vendredi 20 septembre 2013

BOUVARD EN CE TEMPS LA, REGNAIT SUR LES MEDIAS

Aznavour aurait pu vous chanter : 

Je vous parle d'un temps,
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaitre.

Bouvard en ce temps là,
Régnait sur les médias.

J'ai retrouvé dans mes archives, un(e) interview que m'avait accordé Philippe Bouvard en 1974, pour la revue trimestrielle Mr, pour laquelle j'ai écrit quelques papiers.



A l'époque, il était le roi du P.A.F !

Chef de la rubrique Parisienne de France Soir (on dirait maintenant "people") , Animateur vedette d'une quotidienne à la radio : "RTL NON STOP", et d'une hebdomadaire à la télévision  : "Dix de Der", ce journaliste incontournable était extrêmement redouté de ses invités, car il les "opérait", sans anesthésie.


A cette période Jacques Pessis 


 et Paul Wermus n'étaient que ses humbles assistants...



Il circulait d'un bureau à l'autre dans son bureau mobile : une DS noire, identique à celles des ministres,  et équipée d'un tas de gadgets dont une chose encore rarissime : le téléphone.




Et c'est donc grâce à l'insouciance de mes vingt ans que j'ai solliciter un interview au Maitre de cette discipline.

 



J'aimerais apporter quelques commentaires avant de vous laisser écouter cet entretien.



Je commence par une question en faisant allusion aux long titres de films dont Michel Audiard était coutumier, genre "Elle boit pas, elle fume pas ,elle drague pas mais .. elle cause"





Ensuite Philippe Bouvard nous dit qu'il quitte tous les jours sa banlieue pour venir travailler à Paris. Rassurez-vous , il ne vivait pas le "neuf trois" mais au Vésinet.

En 1974, Philippe Bouvard est âgé de 45 ans et je lui demande comment il envisage sa retraite dans 20 ans ...   Nous sommes aujourd'hui presque 40 ans plus tard et il est toujours en activité !

Nous parlons d'un roman "Le Directeur" qu'il vient de terminer mais ne sortira en réalité que 2 ans plus tard sous le titre de "La Cuisse de Jupiter"

Il évoque sa participation en tant que comédien et dialoguiste dans un "chef d'oeuvre" intitulé : Vacances explosives"

Je trouve également intéressante son analyse pessimiste concernant la presse écrite, alors qu'internet n'existait pas encore et son opinion sur "avoir 20 ans en 1974"

Voilà, je vous souhaite une bonne écoute.




jeudi 12 septembre 2013

J'ENTRE A EUROPE 1

Avant les grandes vacances, j'ai arrêté de vous narrer mon odyssée radiophonique alors que je quittais le navire 'RTL'.


Je vais à présent poursuivre sur un nouveau bateau que j'ai également pas mal abimé : le "Europe 1"




C'est justement pendant la période de grandes vacances 1975 que je me retrouve pour la première fois sans boulot, et désireux de poursuivre dans un métier où les places sont chères. C'est le moment de vérifier si j'ai une valeur marchande.

Je prends mon courage à deux mains et j’appelle Europe 1.
Je n’y connais personne, mais demande le Directeur !
Celui-ci est en séminaire, on me passe son adjoint : Jacques David. 
Quelle surprise ! Ce Monsieur était un ancien ami commun de Jean Bardin et de mon père, au début des années soixante. Il était, à l’époque responsable de la publicité à Europe 1. Mais ils se sont perdus de vue depuis longtemps. Moi je me souviens très bien de son nom, et pour cause : «Jacques David d’Europe 1», ça ne s’oublie pas lorsqu’on a douze ans et qu’on rêve de faire de la radio !
Aussi drôle que cela puisse paraître, lui aussi se souvient de cet étonnant gamin qui jouait à la radio dans sa chambre.  Et ainsi s’engage le dialogue :

Lui – Ah! C’est drôle te t’avoir au téléphone.  Qu’est ce que tu deviens ? 
Moi –  Ben justement, j’ai réalisé mon rêve et je suis rentré à RTL.
Lui – C’est super. Ca me ferait plaisir qu’on déjeune un midi ensemble. On parlerait de tout ça ?
Moi – Après quatre ans de bons et loyaux services, j’en suis parti et j’aimerais entrer à Europe comme réalisateur !

Croyez-moi si vous voulez, mais il s’est subitement rappelé qu’il était surchargé de boulot et m’a demandé de le recontacter dans une dizaine de jours.
Ce que je n’ai pas manqué de faire, dès la date d’échéance atteinte, mais il était en réunion ! Je l’ai à nouveau recontacté et j’ai fini par lui parler.
JD –  J’aurais peut être quelque chose pour toi dans un mois, début juillet, pendant la période des vacances, mais je ne peux rien te promettre. Ne m’appelle pas, c’est moi qui te recontacterai.

Plus d’un mois plus tard, n’ayant aucune nouvelle je me risque à le rappeler.

LD – J’allais justement t’appeler. Tu peux venir demain, il faut que l’on se rencontre ? 

Notre rendez-vous s’est très bien passé. Il m’a demandé ce que je savais faire, quelles étaient mes ambitions, et m’a proposé de faire un essai samedi après-midi, sur une émission de trois heures.
J’ai eu bon et j’y suis resté un an ! 


   ON NE CHANGE PAS UNE EQUIPE QUI GAGNE !


On prend le même et on recommence.
Je réalise ma deuxième émission un samedi, pendant la tranche horaire 19h/22h.
De 19h à 19h30, c’est très cool, je n’ai qu’à surveiller le journal Europe soir, et gérer les passages publicitaires.
Je pénètre dans la cabine technique, timidement, comme tous les bizuts.
Le journal vient de commencer. Je salue  le technicien et l’assistant de rédaction et je m’installe. Je pose ma petite valise sous le banc de lecteur de cassettes. Elle contient toutes les cassettes correspondant aux publicités que nous passerons. Chaque cassette est étiquetée au nom de l’annonceur avec la durée du message préenregistré.
Il suffit charger la cassette par la fente du lecteur et d’appuyer le petit  bouton noir pour la diffuser à l’antenne. L’autre bouton, plus gros, sert pour la pré-écoute. La cassette ne s’entend alors que dans le haut-parleur du studio.
Le journal est entrecoupé d’écrans publicitaires contenant quatre messages.
On commence et on finit généralement  ces écrans par un jingle Europe1.

Alors que le journaliste reprend le cours de son journal, je remplace dans les lecteurs les cassettes diffusées par les prochaines prévues.

Le journal touche à sa fin et je vais bientôt enchaîner sur l’émission de début de soirée.
Je finirai le journal par un jingle station, puis j’enverrai le premier disque.


Ne connaissant pas encore les différents jingles Europe1,  j’en charge quatre dans les lecteurs pour les pré-écouter afin de sélectionner celui qui me semblera le plus approprié pour faire la transition. Malheureusement j’appuie sur le mauvais bouton et en plein commentaire du journaliste en direct, on entend sur sa voix : « Euuurroooope1111 » 

C’est un vrai professionnel, lui. Il est resté imperturbable.
On aurait presque pu croire que personne ne s’était aperçu de cette « coquille », si le chef d’antenne n’avait fait irruption dans la cabine.
Il me dit être obligé de faire un rapport.

Le pauvre ne sait pas encore qu’il pourra bientôt les relier en vingt volumes !



  LE JOURNAL  - Deuxième !!



La semaine suivante, je vois sur mon conducteur (papier A4 sur lequel est tapé à la machine à écrire le déroulement chronologique de l'émission avec le titre et l'heure de diffusion de chaque publicité et chaque disque), que quatre pubs sont prévues à 19h10. J’attrape machinalement les quatre suivantes de ma valise, dont le contenu est toujours soigneusement vérifié par le service publicité.

C’est le «machinalement» qui provoque bien souvent la faute professionnelle ! 

C’est vrai, j’aurais dû lire des étiquettes des cassettes et les comparer à mon conducteur. Quelqu’un avait oublié une pub, et l’ensemble était donc décalé. Résultat j’ai passé dans le même écran un pub pour Renault suivie d’une pub pour Ford !

Nous avons eu le droit à une nouvelle irruption de chef d’antenne.
 

vendredi 6 septembre 2013

Grandes résolutions pour la rentrée : soyez exigeant !!

Les vacances sont finies. 
Je vais vous aider à revenir dans la réalité du quotidien. 
Voici tout d’abord un film publicitaire dont le slogan m’a toujours copieusement énervé, car prétentieusement mensonger



Car voici ensuite la réalité des choses …