lundi 17 décembre 2012

Schtroumpferie de sapin

Voici pour les fêtes, un petit extrait du film : "La flûte à six Schtroumpfs" sur lequel je me suis amusé à composer et arranger une nouvelle musique synchro avec l'image.



samedi 8 décembre 2012

Quand Johnny n'entend pas les COUIVRES



MINNIE LA GROUPIE A JOHNNY


Nous sommes en septembre 1971.
RTL sponsorise le prochain spectacle de Johnny au Palais des Sports de Paris.
Je suis l’assistant de Jean-Bernard Hébey, qui anime quotidiennement la seule émission pour les jeunes. Et c’est dans cette émission que RTL décide de diffuser pendant un mois un feuilleton sur Johnny.
C’est un peu la méthode employée en ce moment par certaines chaînes de télévision,  en proposant une saga de trois mois  autour de jeunes chanteurs sélectionnés pour enregistrer un album, dont la chaîne, co-productrice, tirera largement les bénéfices de cette auto-promotion.
Je suis ravi. J’avais toujours regretté d’être arrivé beaucoup trop tard à la radio, c’est- à-dire, à une époque où le travail des réalisateurs ne consiste plus qu’à dire à l’animateur «Coco, après le disque on fait 4 pubs, j’envoie un jingle, tu donnes l’heure, on refait 4 pubs et tu annonces le disque suivant. » J’avais toujours entendu les Anciens raconter des anecdotes sur la vraie radio. Celle des feuilletons enregistrés avec des comédiens, des bruiteurs, des séances de mixage aussi passionnantes que complexes. Bref, de la mise en onde !
J’allais travailler sur un feuilleton. Bien sûr, rien de comparable avec ce que je viens de décrire, mais j’aurais probablement, moi aussi, des anecdotes à raconter plus tard. Je ne croyais pas si bien dire.
C’est à Rémo Forlani, le chroniqueur cinématographique «maison», que la direction confie l’écriture de ce chef-d’œuvre impérissable qu’il appelle « Minnie la Groupie à Johnny»
L’histoire est simple : Minnie est folle de Johnny. C’est une petite provinciale de Beaugency. Elle décide de monter à Paris, en stop, pour assister au spectacle de son idole, et surtout avec la ferme intention de le rencontrer…
Tous les soirs, Rémo, après la séance de cinéma à laquelle il venait d’assister, rentrait à la station enregistrer sa chronique. Ensuite il s’installait dans un bureau et torchait une page correspondant à l’épisode du lendemain,  qu’il laissait à la réception, dans une enveloppe à notre intention.  Chaque matin, Max Meynier, qui n’animait pas encore l’émission  culte qui le rendra célèbre « Les Routiers sont sympas»  était le directeur d’acteurs. Il découvrait  le texte et se mettait immédiatement à la recherche de comédiens.
Mais si les feuilletons avaient disparu des ondes, les budgets aussi !
Le casting se faisait, avec les moyens du bord,  dans le couloir de la station, auprès de bénévoles : techniciens, réalisateurs, secrétaires, femmes de ménage, etc.
Serge Millet, le réalisateur, cherchait les musiques d’illustration et m’envoyait avec un Nagra (magnétophone, dit portable, pesant une tonne, mais d’une qualité remarquable) enregistrer dans la rue ou ailleurs,  les sons dont il avait besoin pour les bruitages.
Tout allait très bien dans le meilleur des mondes et on s’amusait comme des petits fous, mais il y avait un problème et il était de taille. A un moment donné du récit, Minnie devait finir par rencontrer Johnny ! Et si cela paraissait presque impossible dans l’histoire, ça l’était presque également pour nous dans la réalité ! En effet, à 10 jours du spectacle, il n’était pas question qu’il vienne à RTL, enregistrer quoi que ce soit, il n’avait ni le temps, ni l’envie de donner la réplique à une comédienne, même prénommée Minnie,  pendant ses dernières répétitions. RTL réussit à lui faire accepter un deal. On enregistre les dialogues de Minnie sans lui, au studio de la rue Bayard, et moi, Marc Mandel, avec mon Nagra, je vais l’enregistrer pour sa partie de dialogue, quand il veut, où il veut. Puis le réalisateur mixera les deux et le tour sera joué.
On m’envoie donc l’après-midi même à l’Olympia, où il commence ses répétitions.
J’arrive par l’entrée des artistes, rue Caumartin, avec mes seize ans et mon duvet sous le nez. Je me fais littéralement jeter dehors par les «Gorilles» de l’idole des jeunes, qui doivent me prendre pour un fan. Ils ne veulent rien entendre. Pas moyen d’entrer.
Humilié, je rentre dans le «café des Artistes» et j’appelle la direction de RTL pour raconter ma mésaventure (Il n’y avait pas encore de téléphones portables).
On me console, et m’assure que tout sera arrangé dans un petit moment et on me donne l’ordre de me re-pointer à la même entrée des artistes, un quart d’heure plus tard.
Effectivement, on me laisse entrer et on m’installe au premier rang.
Johnny est  assis sur une chaise, au milieu de la scène, dos à la salle.
Il est en jean/T-shirt dans la pénombre. Il est très nerveux et les arrangements n’ont pas encore l’air très au point. On a du mal à imaginer ce que sera son show dans une dizaine de jours !
Soudain il se lève et part dans les coulisses pendant que l’orchestre continue de jouer.
Ce  n’est qu’une heure plus tard que je réalise qu’il est parti. Je me renseigne et on me le confirme, en me précisant qu’il ne reviendra pas aujourd’hui.
Je rentre bredouille.

Trois jours plus tard, on nous renvoie, mon Nagra et moi-même, rue René Boulanger, derrière la Porte St Martin, dans un petit studio de répétition, où Johnny continue la mise au point  de son concert. J’attends donc pendant presque toute l’après-midi en écoutant ses musiciens répéter.
Puis quelqu’un entre, et nous annonce que Johnny ne viendra pas aujourd’hui et que la répétition est remise à demain.
Je re-rentre bredouille

Le lendemain je retourne dans ce même studio, j’y retrouve les mêmes musiciens, répétant les mêmes morceaux et  toujours le même absent : Johnny.
Il arrive enfin. Il n’était qu’en retard ! Dans cette salle,  nous sommes assis en carré les uns en face des autres. Nous devons être une quinzaine. Un seul intrus : moi. Johnny serre les 14 mains qu’il connaît, prend un micro et s’assoit sur une chaise, non loin de moi, et commence à balancer les épaules, rythme le tempo du pied  et se met à chanter.
Apparemment, il ne m’a pas vu !
Je réalise que cela ne va pas être de la tarte !
Pourtant il a l’air de bonne humeur. Il plaisante, rit.
Profitant d’une pause, je me précipite vers lui avant qu’il ne se lève
Et je me penche vers son oreille.
- Johnny  ?
Il ne me voyait pas, maintenant je découvre qu’il ne m’entend pas non plus.
Je me risque à nouveau :
- Johnny  ?
Je me place accroupi, face à lui, et j’agite mon bras de gauche à droite devant ses  yeux.
JH – Oui ?
Moi -  Je suis de RTL, avez-vous été prévenu que j’avais un petit texte à vous faire enregistrer ?
JH – Pas maintenant, venez à 19h00 ce soir, chez moi.
Je re-re-rentre bredouille.

A 19h00, je sonne à la porte de son appartement avenue du Président Wilson, à l’Alma.
Son majordome ouvre et semble aussi surpris par mon âge, que par ma présence.
Il s’étonne de ce rendez-vous car il n’attend pas Johnny pour cette heure. Il m’installe néanmoins dans le living et me propose une boisson. Je suis très impressionné !
Sur la table basse, je prends la bible des jeunes de l’époque, S.L.C, et j’attends patiemment.
A 19h45, l’homme de maison vient voir si je suis toujours en vie. Il n’a pas l’air optimiste concernant le retour du maître de maison dans un avenir proche.
Je commence à m’angoisser. Je gamberge.
Le carillon de la porte d’entrée me fait sortir de mes pensées.
C’est Johnny !!  Incroyable !
Je me lève. Il s’excuse de son retard et propose une boisson.  Il se sert un verre et s’assoit à mes côtés sur un immense canapé blanc.
Je lui résume le contexte, il me demande le texte qu’il doit lire.
Puis me dit simplement :
JH  - Quand vous voulez !

Je tourne le bouton du Nagra d’un cran, le mettant ainsi en position «Test »
Je lui demande de faire un essai de voix, afin que je puisse régler le niveau de l’enregistrement.

JH – 1. 2. 3. – 1. 2. 3. – Paris,  Bordeaux, Le Mans.

Moi – OK, c’est parfait on y va, et je tourne le bouton d’un cran supplémentaire pour démarrer l’entraînement des bobines.
Driiiiiinnnnng.

Le téléphone sonne. Merde. Je retourne le bouton dans le sens contraire. Johnny répond.
JH – Allo ! Qui ça ? – Qu’il me rappelle plus tard et qu’on ne me dérange pas pendant un quart d’heure !

JH – Bon excusez-moi, on y va ?
Moi – OK !
Je retourne le bouton, je tiens  le micro  à  bout de bras, tremblant, vers la bouche de Johnny. Il  envoie  le texte, et l’aiguille du voyant frétille de plaisir, comme la queue d’un chien. 
Enfin !!! – Je n'y crois pas !! pense-je
2 minutes plus tard c’est fini ! En boite !
Moi – Merci beaucoup Johnny, et je me lève en refermant la sacoche en cuir du Nagra.

Lui – On peut pas écouter une fois ?
Moi – Si, bien sûr, excusez-moi !

Je rouvre la sacoche. Je rembobine le peu de bande que nous avons utilisée. Puis je mets le Nagra en position «play» et nous écoutons attentivement le  bruit des bobines qui font défiler la bande magnétique dans un silence de mort.
D’un air faussement décontracté j’avance
- Ca doit commencer un peu plus loin !
Je fais avancer la bande en accéléré, sur la tête de lecture pour entendre la modulation dès qu’il y aura quelque chose d’enregistré.
Rien !
Je suis vert. Me reviennent à l’esprit les colères légendaires de Johnny.

J’aimerais ouvrir une petite parenthèse et en raconter une à laquelle j’ai assisté huit jours plus tard et par là on pourrait expliquer ma peur par l’adjectif «prémonitoire», en opposition à la peur «rétro-active»

Nous sommes au Palais des Sports de Paris en répétition.
Je suis au premier rang, toujours en compagnie de mon Nagra.
Dans la salle, quelques relations privilégiées.
Sur scène Johnny et ses musiciens.
L’orchestre attaque l’intro.
JH – Stop – Stop – Stoooop !
J’entends pas les couivres !
J’entends pas LES COUIVRES !!
Une choriste – Montez le micro des cuivres s’il vous plait.

L’orchestre ré attaque l’intro.
JH – J’ENTENDS  PAS LES COUIVRES !!!

JE VEUX ENTENDRE !!
JE VEUX ENTENDRE TOUT. LES COUIVRES ET LE RESTE – TOUT

Y’ A PERSONNE QUI PEUT REPONDRE ?
MAIS MERDE QUE QUELQU’UN REPONDE ?

BOOOOM
Là il jette son micro par terre. Celui-ci en se fracassant, avec tous les watts développés par les amplis, fait un bruit apocalyptique qui résonne dans tout le Palais des sports. Puis plus rien. On pourrait entendre voler une mouche.
Tous, autant que nous sommes, sur scène ou dans la salle, sommes pétrifiés de trouille.
Il est en transe.

Je dirais que les différences entre le Johnny sur scène actuellement et celui de l’époque, et les spécialistes ne me contrediront pas, se situent sur deux plans.
Premièrement le rythme du concert lui-même.
Johnny enchaînait chanson sur chanson, sans laisser aucun temps mort. Le public était comme pris dans un tourbillon. Alors que maintenant, il s’arrête entre deux morceaux, se retourne vers les musiciens, leur sourit,  fait parfois un petit commentaire à l’adresse du public.
Deuxièmement, il arrivait un moment où il semblait rentrer en transe. On avait l’impression qu’il n’était plus connecté avec les gens qui l’entouraient sur scène.
Par exemple il chantait

Je t’attendrai,
jusqu’à minuit
Peut-être même
toute la nuit
Jusqu’à minuit

Ouais, jusqu'à minuit
Ouais jusqu’à minuit (pendant 5 minutes)

Puis il enchaînait sur
« Je suis seul » …..
Et là il tombait à genoux
Puis s’allongeait sur le dos
Je suis seul ce soir …..
Y a-t-il quelqu’un qui m’aime ici ce soir ???

Et ça rappelle « Y a t il quelqu’un qui peut répondre » décrit plus haut.
Bref, j’en reviens à la colère de ce fameux soir.
Il se retourne, marche vers l’arrière de la scène et donne un grand coup de pied dans le piano.

J’CASSE TOUT MOI !!!
MERDE.
C’EST D’LA MERDE CA –
Boom – boom –Il cogne le piano à coup de pieds.
DE LA MERDE – DE LA MERDE !!
Boom  - Boom
ON EST A DEUX JOURS DU SPECTACLE, QU’EST CE QUI FAUT FAIRE !!!!





Vous imaginez un peu mieux ce qu’est une colère chez Johnny ?
Ce qui le démonte c’est l’amateurisme.

Bon, retour dans le présent du récit (vous arrivez à suivre ?)

Je vais tomber dans les pommes.
Je me rends compte qu’après l’interruption dû au coup de téléphone, je n’ai ré-enclenché le Nagra que d’un cran. Il est resté sur « Test » et si l’aiguille a bougé, les bobines,  elles, sont restées fixes.

Moi – Je crois que nous avons un petit problème technique
Jh – Bon on recommence, si vous voulez ?

(Bah un peu que je veux , mon n’veu !! )
Merci Johnny. Je garderai toujours un excellent souvenir de vous.



vendredi 7 décembre 2012

Té podunterra mi, c'est du Canada dry !!

Té podounterra mi est à la chanson Italienne ce que Canada dry fût à l’alcool.

Je rappelle aux plus jeunes que dans les années 70, est sortie une nouvelle boisson : Canada dry, dont le slogan était :

ça a la couleur de l’alcool,
ça a le goût de l’alcool,
mais ce n’est pas de l’alcool. 



Donc pour en revenir à Té podunterra mi, c’est une chanson que j’ai écrite dans le pur style des slows italiens qui tuaient chaque été plus que les "accidents" de la route en Corse.

ça a les harmonies, ça a la progression d’une chanson Italienne,mais ce ne n’est pas de l’Italien.
C’est du  Charabia !
  
Lorsque mon fils était petit  (je précise), lui qui a été élevé avec les expressions à présent désuètes, me demandait toujours : Il est comment le drapeau des Charabia ?
La plupart des jeunes compositeurs chantent leurs ébauches en « yaourt »  en attendant de mettre des paroles. C’est du faux anglais.
Mais je crois que jamais personne ne s’est penché sur le Yaourt Italien.
C’est presque une vraie chanson avec et un refrain.

Faro qué touta bella
Facho qué conccitella
Piazzo commé facile
Compo una quentilé
Et toré quimo
Cé tou délo distrévé
Com una para quiévé
Califa géra
Qué no mystéra
Té comi serra
Largo una ficela
Corro una quentera
Disco del conterra to
Dispo lo complitato

Et toré quimo
Cé tou délo distrévé
Com una para quiévé
Califa géra
Qué no mystéra
Té podunterra mi.

Parité con séra mi
Facuité por paré si
é caro piaggé
La maro nagé
Una drama fiché
Parité con séra mi
Facuité por paré si
Todé la paré
Todé la maré
Una drama fiché


Faro qué touta bella
Facho qué conccitella
Piazzo commé tacile
Compo una quentilé
Et toré quimo
Cé tou délo distrévé
Com una para quiévé
Califa géra
Qué no mystéra
Té podunterra mi.
Parité con séra mi
Facuité por paré si
é caro piaggé
La maro nagé
Una drama fiché
Parité con séra mi
Facuité por paré si
Todé la paré
Todé la maré
Una drama fiché


Majo cé touna pella
Sara té compola do
Tigo una chancellé
Pérou na postella


Et toré quimo
Cé tou délo distrévé
Com una para quiévé
Califa géra
Qué no mystéra
Té comi serra
Largo una ficela
Corro una quentera
Disco del conterra to
Dispo lo complitato
Compo una quentilé
Et toré quimo
Cé tou délo distrévé
Com una para quiévé
Califa géra
Qué no mystéra
Té podunterra mi.
Qué no vistéra
Té podunterra mi.