Avant mon départ en vacances, Roger Kreicher me présente Michel Drucker, qui vient d’enregistrer une
maquette pour une nouvelle émission prévue pour la rentrée et me demande d’en
faire le montage. Il s’agissait de
l’interview d’une vendeuse de chaussures. L’idée était : la star,
c’est vous, monsieur et madame tout le monde !
Le concept s’affine pendant mon absence et en septembre je
suis enrôlé dans l’équipe de «RTL c’est vous ! »
Une grosse équipe est mobilisée pour cette émission derrière
l’animateur vedette.
En plus du réalisateur en studio, entouré de l’équipe
technique habituelle, Michel dispose d’une liaison spéciale via oreillette avec
un deuxième réalisateur !
Il évolue depuis une voiture-studio avec un chauffeur et un technicien.
Enfin d’autres techniciens attendent Michel depuis des
points fixes disséminés dans Paris.
Ca, c’est pour le direct.
En amont, un rédacteur en chef, Pierre Laforêt, dirige une équipe de cinq
assistants, dont je fais partie, chargés de pré-interviewer les invités
«surprises» de Michel.
Le principe de l’émission est le suivant :
Michel Drucker sillonne en voiture les rues de Paris, dans
un premier temps, puis plus tard en province lors d’émissions spéciales, et
s’arrête de façon impromptue pour interviewer des gens pittoresques qu’il
croise.
Evidemment, pour que ce soit pittoresque et intéressant, il
faut une équipe (nous) pour chasser et débusquer les oiseaux rares que Michel
va rencontrer par hasard !
On en a déniché ! Mais rapidement on s’est rendu compte
que l’on ne pourrait pas faire deux heures d’émission tous les jours avec cette
formule.
Alors on a commencé à aller chez des personnalités qui
habitaient sur l’itinéraire improvisé de Michel. Ainsi on panachait les gens de
la rue et les célébrités. D’où l’important travail de pré-interviews que nous
devions faire pour remplir les «fameuses petites fiches de Michel. »
J’ai découvert un Michel Drucker que l’on ne soupçonne pas.
Quelqu’un qui, malgré sa déjà longue carrière, était extrêmement anxieux et
nerveux. Je peux lui avouer maintenant : « Michel si tu m’entends,
pardonne-moi ! » Son surnom
était «Branche moi !» En effet, lorsqu’on arrivait sur un point
fixe, par exemple l’appartement d’un artiste, Michel annonçait depuis sa
voiture :
- Après ce disque nous nous retrouverons en compagnie de Untel, chez lui !
Aussitôt, on lui débranchait le fil de son micro raccordé à la console du studio-voiture et il sortait comme une tornade avec son micro prolongé par son fil qui pendait dans le vide et courrait jusqu’au premier technicien rencontré sur le point fixe, pour se faire raccorder : « Branche-moi ! » C’était pour lui un grand moment de panique. Mais le surnom lui vient du jour où, le technicien ne l’attendait pas sur le trottoir, mais dans l’ascenseur de l’immeuble de l’invité. Et Michel en s’engouffrant dans la cabine a tendu son bout de fil au technicien en l'implorant : « Branche-moi, branche-moi »
- Après ce disque nous nous retrouverons en compagnie de Untel, chez lui !
Aussitôt, on lui débranchait le fil de son micro raccordé à la console du studio-voiture et il sortait comme une tornade avec son micro prolongé par son fil qui pendait dans le vide et courrait jusqu’au premier technicien rencontré sur le point fixe, pour se faire raccorder : « Branche-moi ! » C’était pour lui un grand moment de panique. Mais le surnom lui vient du jour où, le technicien ne l’attendait pas sur le trottoir, mais dans l’ascenseur de l’immeuble de l’invité. Et Michel en s’engouffrant dans la cabine a tendu son bout de fil au technicien en l'implorant : « Branche-moi, branche-moi »
Il y a eu plus tard, une autre anecdote à propos de Michel
dans un ascenseur. C’était un vieux modèle hydraulique, avec la cabine en bois
munie de deux portes battantes, qui montait au travers d’une cage grillagée.
Comme d’habitude, Michel arrive en courant, avec son micro à
la main prolongé de son fil qui pend et sa crainte d’arriver trop tard au point de
branchement. Alors que la cabine de l'ascenseur progresse à une vitesse trop lente à son goût, il piétine en lâchant :
- Plus vite l’ascenseur, plus vite !
Comme les points de chute sont devenus de plus en plus éloignés
les uns des autres et que les embouteillages l'empêchaient de les atteindre à temps,nous avons rajouté des personnalités que Michel prenait
au passage, et qui l’accompagnaient un bout de chemin. Puis, enfin, pour
permettre à Michel de faire Auteuil-Bastille à 18h en moins de deux heures, on
a fini par pré-enregistrer certaines interventions que l’on glissait pendant
l’émission.
Enfin, Daniel Prévost est venu soutenir Michel dans son animation.
Enfin, Daniel Prévost est venu soutenir Michel dans son animation.
Voilà comment évolue un concept. C’est la différence entre
une idée sur le papier et son exécution.
Pour fidéliser les auditeurs, RTL adapte un concept
américain : La valise.
Plusieurs fois, au cours de l’émission, à des moments
aléatoires, Michel appelle en direct un numéro de téléphone pris au hasard dans
l’annuaire. Pendant la sonnerie, il rappelle la somme contenue dans la valise
RTL, à laquelle il rajoute une nouvelle somme. Si la personne qui répond avant
la troisième sonnerie est capable de répéter cette somme, elle la gagne. Nous récompensons ainsi la fidélité de l'auditeur. Dans le cas contraire la somme reste dans l’escarcelle pour le
prochain appel.
Mais c’est encore Jean-Marie Bigard qui en parle le mieux dans son sketch, qui
n’en est pas un !