vendredi 22 novembre 2013

Concerto pour transistors (I)



Vous comprenez pourquoi, à partir de 13h,  je rentre dans un état second.
(pour les infidèles lecteurs : lire les chapitres précédents)

Je dois diffuser après les infos, l’émission d’Eric Lipmann : « Concerto pour transistors»



Le mécanisme de l’émission est presque le même que celui de l’émission d’André Verchuren, même si la musique est légèrement différente.

L’émission est pré-enregistrée et compte tenu de sa durée, une heure trente, elle s‘étend sur deux bobines.
La première, longue de 730 mètres, assure 13h/14h et la deuxième, plus petite, est pour la dernière demi-heure restante.

Contrairement à la bobine de Verchuren qui est divisée en 10 plages et ne contient que les annonces de disques que nous diffusons en direct, celle-ci est constituée de l’intégralité de l’émission. Les interventions d’Eric Lipman et les extraits musicaux qu’il a soigneusement choisis ne représentent que 3 plages nous permettant de diffuser en direct  les écrans de publicités.

A la fin dans cette grande bobine nous enchaînons sur un écran de publicités, les informations, un autre écran de publicités et l’envoi de la petite bande pour la dernière demi-heure.

Donc un peu après 12h30, lorsque le journal prend sa vitesse de croisière, je quitte rapidement ce studio pour aller installer  «Lipmann» qui est diffusé depuis celui d’en face.

Là, je sors la bande de 730 mètres de sa boite et elle me tombe en perruque entre les jambes ! Elle n’était pas assez serrée. Même cause, même effet que dans le "Chapitre RTL" !  Mais la grosse différence est que nous sommes à 20 minutes de l’heure de diffusion ! Je manque de défaillir.

J’appelle au secours tous les techniciens alentour. Et là nous sommes tous comme à la chaîne. Depuis le plateau droit du magnéto, celui qui réceptionne la bande, jusqu’au bout du couloir quelques dizaines de mètres plus loin, nous somme tous, scotch et ciseaux à la main, entrain de défaire les nœuds. C’est une vision d’horreur. Au fur et à mesure que progresse notre travail collectif, je rembobine. Nous avons réussi à sauver 40 minutes, sur les 53 minutes originelles.
On doit donc meubler le premier quart d’heure. La speakerine (on appelait comme cela les liseuses de pubs) annonce qu’on retrouve bientôt Eric Lipmann et on passe un disque de secours.
Pendant ce temps, j’essaye d’isoler un « Bonjour » sur ce qui reste de la bande pour pouvoir enchaîner l’émission.   

C’est bon, je suis prêt et c’est parti.

Aucun auditeur ne s’aperçoit de quoi que ce soit, si ce n’est Eric lui-même, qui déjà m’appelle au téléphone !

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